Surfaçage radiculaire

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A RETENIR :

  • Le surfaçage radiculaire est le traitement de base en parodontie : il s’agit de nettoyer les surfaces dentaires au-dessus et en-dessous des gencives.
  • Il peut être réalisé en traitement initial, mais aussi lors de la maintenance parodontale (suivi à long terme).
  • Le surfaçage est réalisé à l’aide d’ultrasons (détartreur), de curettes et de polissoirs mécaniques ou aéropolisseurs.

Le surfaçage radiculaire est le traitement de base de la parodontite. Il constitue l’essentiel du traitement d’attaque, réalisé avant le bilan parodontal de réévaluation (pour des précisions sur le plan de traitement parodontal, consulter la rubrique première consultation). Le surfaçage radiculaire consiste à éliminer tartre et plaque dentaire des surfaces dentaires, notamment celles qui sont sur la racine dentaire, sous la gencive et dans les poches parodontales (pour plus de détails sur la poche parodontale, consulter la rubrique bilan parodontal). Il est la prolongation du détartrage, qui concerne exclusivement les surfaces dentaires supra-gingivales. Ce n’est pas un traitement chirurgical : le tartre visé par le surfaçage radiculaire se trouve entre la gencive et la dent, et son élimination ne nécessite pas d’ouvrir les gencives. Cependant, dans la mesure où le nettoyage des racines a lieu entre les gencives et la dent, cette technique se pratique à l’aveugle, c’est-à-dire sans visibilité directe pour l’opérateur des surfaces à nettoyer : le surfaçage requiert donc du temps, de la minutie et de l’expérience. Le nom « surfaçage » découle du fait qu’il s’agit d’un traitement de la surface dentaire : celle-ci est méticuleusement nettoyée par le parodontiste, qui guide ses instruments sous la gencive au toucher. Enfin, le surfaçage de maintenance sera réalisé régulièrement après la fin du traitement actif, afin d’éviter tout risque de récidive.

TECHNIQUE OPERATOIRE


 

Les instruments utilisés pour le surfaçage sont divers : le parodontiste recourt en première intention aux curettes, aux détartreurs à ultrasons, et aux polisseurs mécaniques ou aux aéropolisseurs. Certains auteurs ont également pu proposer le laser, mais celui-ci n’a à ce jour pas démontré sa supériorité, ni en termes d’efficacité ni en termes de confort pour le patient par rapport à une simple curette. Si les curettes utilisées sont les mêmes depuis des décennies, les ultrasons en revanche ont fait beaucoup de progrès. Le simple détartreur est devenu un générateur sophistiqué, aux multiples réglages permettant de s’adapter aux spécificités anatomiques et à la sensibilité propre à chaque patient : ces progrès ont ainsi permis de gagner en efficacité et en confort pour le patient. Le surfaçage peut en effet provoquer des sensibilités dentaires, car il intéresse les surfaces des racines qui sont par nature sensibles. Il peut donc être réalisé sous anesthésie si besoin. Le protocole habituel comprend plusieurs séances progressives : selon la quantité de tartre à éliminer et la sensibilité propre à chaque patient, il se déroule généralement en une à quatre séances. Le fait d’éliminer progressivement le tartre permet de limiter les sensibilités, et d’adapter les anesthésies à chaque patient et à chaque dent. Enfin, le nombre de séances peut être modifié en cours de route, car la quantité de tartre sous-gingival est difficilement évaluable à l’examen clinique initial : seul le passage des instruments guidés au toucher sous la gencive permet de connaître la quantité de tartre présent.

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Détartrage / surfaçage

SURFACAGE RADICULAIRE : RESULTATS ET SUITES OPERATOIRES


 

Le surfaçage radiculaire a de nombreux effets bénéfiques : diminution de l’inflammation des gencives, réduction ou arrêt des saignements de gencive, réduction de la profondeur de poche parodontale (voir la rubrique bilan parodontal), cicatrisation osseuse dans certains cas, et arrêt ou ralentissement de la progression de la parodontite. Le surfaçage est non seulement le traitement de référence de la parodontite, mais il est également souvent le seul traitement nécessaire pour une parodontite peu sévère (stade 1 ou 2 de la classification 2018), exception faite de l’enseignement à l’hygiène orale et de l’incitation au sevrage tabagique. Les résultats sont dans tous les cas évalués lors du bilan parodontal, qui a lieu six semaines après la fin des surfaçages.

 

Le surfaçage radiculaire est toujours nécessaire pour traiter une parodontite : même si le recours aux chirurgies parodontales, qui sont un prolongement du surfaçage, est parfois nécessaire, celles-ci ne peuvent pas être pratiquée sans surfaçage préalable. Il en va de même pour les greffes de gencive. En effet, toute chirurgie des gencives implique une manipulation des tissus, et ce geste chirurgical est grandement compromis par la présence d’inflammation. De plus, le surfaçage radiculaire peut être un traitement suffisant : l’amélioration de l’état des gencives consécutive au surfaçage peut diminuer ou même éliminer la nécessité de recours à la chirurgie parodontale. Ainsi, face à toute parodontite, le surfaçage sera réalisé aussi méticuleusement que possible, afin d’obtenir les meilleurs résultats et limiter ainsi les indications de chirurgie.

 

Le surfaçage radiculaire peut également avoir des effets secondaires. Les deux principaux sont les sensibilités dentinaires et les conséquences esthétiques. Les sensibilités dentinaires sont indirectement causées par la parodontite, qui en déchaussant les dents, engendrent une mise à nu des racines dentaires en bouche. Ces racines exposées sont naturellement sensibles (pour plus d’informations sur les sensibilités dentinaires, consulter la rubrique récessions parodontales). Toutefois, lors de la première consultation, le tartre et les gencives gonflées recouvrent ces racines. Après la résolution de l’inflammation consécutive au surfaçage, ces racines exposées se retrouvent à nu, et peuvent provoquer des sensibilités plus ou moins vives. Ces sensibilités peuvent être diminuées par des dentifrices dévolus aux sensibilités. Elles ne sont souvent pas constantes dans le temps : même si elles sont vives juste après le surfaçage, celles-ci diminuent généralement dans le temps. La qualité du brossage est un point d’autant plus important dans cette situation. La parodontite étant souvent indolore, le patient arrive au cabinet de parodontie sans douleurs et repart avec des dents sensibles. Il faut donc bien comprendre avant de débuter le traitement que l’élimination du tartre et de l’inflammation peut engendrer des sensibilités, mais que c’est le seul moyen de stopper la parodontite.

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Effets secondaires du surfaçage radiculaire.

Il en va de même pour les conséquences esthétiques. La parodontite engendre gonflement des gencives, destruction de l’os de soutien des dents, le tout sans douleur le plus souvent. Le surfaçage soigne la parodontite, en diminuant l’inflammation des gencives causée par le tartre supra et sous-gingival : les dents peuvent donc paraître plus longues après surfaçage, et des triangles noirs peuvent apparaître entre les dents. Cet effet secondaire n’est pas toujours observé, son intensité dépend de la sévérité de la parodontite, de la quantité initiale de tartre, et de la nature de la gencive. Les gencives épaisses connaîtront une moindre rétraction, tandis que les gencives fines réagiront de façon plus visible au surfaçage. Mais comme pour les sensibilités, il faut bien comprendre que cet effet secondaire est le signe d’une guérison de la parodontite, et aucunement le signe d’une dégradation des gencives. L’innocuité du surfaçage est aujourd’hui bien documentée. Ainsi, quelle que soit les modifications de l’aspect des gencives après traitement, le tartre doit être éliminé, car il est la cause principale du déchaussement : le tartre abîme les gencives, alors que le surfaçage les soigne.

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Gencives gonflées avant surfaçage

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Gencives dégonflées après surfaçage et apparition de triangles noirs entre les dents

POUR ALLER PLUS LOIN

 

 

  • LES ULTRASONS EN PARODONTOLOGIE : les ultrasons ont connu de nombreuses améliorations depuis que leur utilisation a été généralisée en odontologie dans les années 60. Le principe de fonctionnement de ces instruments est de faire vibrer un insert métallique à une fréquence très élevée (fréquence ultrasonore) grâce à un générateur électrique. En parallèle, un spray amène de l’eau sur l’insert en vibration. Les effets biologiques des ultrasons sont nombreux. La propagation de l’onde de la vibration dans l’eau engendre cavitation et microcourants, c’est-à-dire des forces qui permettent de nettoyer les dents sans abîmer les tissus avoisinants, notamment la gencive. Le tartre le plus dur pourra être enlevé par la percussion de l’insert, et la plaque dentaire qui est plus molle sera éliminée par un balayage plus doux. Cette double utilisation offerte à l’opérateur garantit l’innocuité des ultrasons sur les tissus : en d’autres termes, c’est le tartre qui abîme les dents et non le surfaçage. Enfin, le spray permet de limiter l’échauffement de l’insert et des tissus : l’irrigation à l’eau (avec ou sans antiseptique) est donc essentielle à double titre, pour l’effet biomécanique de l’insert et pour son refroidissement. La conséquence concrète est que le patient se retrouve avec beaucoup d’eau en bouche. C’est pourquoi une puissante aspiration est toujours utilisée conjointement. Les progrès technologiques permettent aujourd’hui d’obtenir des réglages qui autorisent de réaliser le surfaçage jusqu’au fond de la poche parodontale en toute sécurité. Le surfaçage radiculaire impliquait par le passé d’éliminer le cément, tissu qui recouvre la racine dentaire, et qui est contaminé par des bactéries chez les patients présentant une parodontite (pour une description des 4 tissus parodontaux, voir la rubrique récession parodontale). Les recherches récentes ont montré que l’élimination de ce cément était néfaste, et le surfaçage est devenu plus doux (Parodontologie et dentisterie implantaire. Philippe Bouchard et collaborateurs. Tome 1. Page 475). Les ultrasons contemporains, plus doux et plus efficaces à la fois, sont donc parfaitement adaptés au surfaçage. C’est-à-dire qu’ils rendent la surface dentaire très propre et bien lisse, pour que le biofilm se récrée plus lentement (voir la description de la croissance du biofilm dans la rubrique conseils de brossage). La recherche clinique et technologique permet donc d’augmenter l’efficacité en proposant un traitement moins invasif. Enfin, ces progrès technologiques ont également permis d’élargir les indications, en jouant sur les différents effets des ultrasons. Un exemple est la chirurgie de sinus lift : des ultrasons adaptés permettent de découper l’os sous sinusien sans risque de léser la membrane très fine qui se situe en dessous. Le réglage fin des ondes permet d’avoir une action de découpe sur le tissu minéralisé dur (l’os) alors que les mêmes ondes sont absorbées par le tissu mou non minéralisé (la muqueuse), et sont de fait inactives sur le tissu mou. On appelle ce procédé la piezochirurgie, le bénéfice est une augmentation considérable de la sécurité et du taux de succès de l’intervention (voir la partie greffes osseuses). (Gilles Gagnot, Martine Guigand, Olivier Izambert. Les ultrasons en odontologie : applications thérapeutiques. Cdp éditions octobre 2008).
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